Si les médecins peuvent remplacer des organes déficients, réparer des lésions ou cultiver de la peau en laboratoire, c'est en partie grâce à des outils innovateurs comme les hydrogels de polymères.
Cette matière visqueuse biodégradable et non toxique peut servir de charpente aux cellules régénératrices de tissus dans l'organisme ou de véhicule de transport pour des médicaments. Elle est présentement utilisée en médecine expérimentale, notamment pour reconstruire un cartilage abîmé.
Telles les fondations d'une maison, les hydrogels doivent pouvoir « réagir » et s'ajuster à la forme naturelle des tissus et à la température du corps.
Le potentiel d'applications reste toutefois limité, car les hydrogels actuels ne répondent pas de façon optimale aux changements de température, à la contraction ou au gonflement du corps humain. Le professeur Jung Kwon Oh, du Département de chimie et biochimie de l'Université Concordia, a donc entrepris de développer une nouvelle génération d'hydrogels de polymères thermosensibles.
Avec son équipe, le chercheur explore plusieurs méthodes de chimie des polymères, comme la polymérisation radicalaire contrôlée et la chimie de dégradation, pour synthétiser une matrice de nanomatériaux et de nanopores qui change plus rapidement de volume à la suite d'une fluctuation de température. Telles les fondations d'une maison, les hydrogels doivent pouvoir « réagir » et s'ajuster à la forme naturelle des tissus et à la température du corps, afin que les cellules régénératrices restent viables et fassent leur travail de reconstruction; autrement, l'échafaudage s'effondrera et les nouveaux tissus ne prendront pas.
Le professeur Oh collabore avec des experts en génie tissulaire pour tester notamment les mécanismes physico-chimiques et la stabilité des nouveaux gels, ainsi que leur potentiel à être utilisés pour mieux réparer et mieux guérir le corps humain.