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Combattre la multirésistance de Mycobacterium tuberculosis

Nicolas Doucet s’intéresse à la tuberculose, responsable d’épidémies qui ont longtemps dominé la planète et que l’on pensait vaincue, mais qui a réapparu cours des dernières décennies. Causée par Mycobaterium tuberculosis, un micro-organisme hautement contagieux, la maladie tue maintenant de 1,6 à 2 millions de personnes dans le monde. Cette très forte recrudescence est attribuable à l’échec des traitements antibiotiques classiques qu’on administrait depuis plus d’un demi-siècle – la streptomycine, découverte en 1943 par l’Américain Waksman (Nobel, 1952), ayant été la première molécule efficace contre la tuberculose.

Utilisant aujourd’hui des techniques qui imitent l’évolution naturelle, Nicolas Doucet est engagé dans un programme de recherche visant l’élucidation de certains mécanismes moléculaires impliqués dans l’acquisition de la résistance aux antibiotiques chez M. tuberculosis. Il cible, entre autres, des composés à fort potentiel thérapeutique qui permettraient l’inhibition allostérique d’enzymes clés. En modifiant la conformation des enzymes, les molécules allostériques ont ce pouvoir d’en altérer les fonctions au point de rendre les micro-organismes pathogènes (qui en sont constitués) incapables d’infecter leurs organismes-hôtes.

Ces connaissances devraient l’aider à prévoir comment évolueront les cocktails d’antibiotiques d’une classe bien particulière qui, pour l’instant, arrivent encore à tenir tête à M. tuberculosis. S’il s’avérait que ces « projections » indiquent à plus ou moins court terme l’acquisition de résistances, il faudrait alors se tourner vers d’autres classes de médicaments ou développer de nouveaux types d’antibiotiques contre cette bactérie.