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Cartographier les fonds marins avec des drones

Si 71 % de la surface terrestre est recouverte d’eau, seulement 20 % des fonds marins seraient bien cartographiés. En effet, les navires hydrographiques ne peuvent pas aller partout pour prendre des mesures du relief sous-marin. De plus, récupérer et traiter les données, pour ensuite produire des cartes, est un travail de longue haleine qui exige beaucoup de main-d’œuvre spécialisée.

Comme la connaissance des fonds marins est primordiale pour sécuriser une navigation de plus en plus intensive – qui plus est dans des eaux moins connues – ou pour installer des infrastructures en bordure ou en pleine mer, Sylvie Daniel, professeure et chercheuse au Département des sciences géomatiques de l’Université Laval, et son équipe proposent d’utiliser des petits bateaux autonomes intelligents pour recueillir et traiter rapidement les données.

L’équipe a ciblé la zone du fleuve Saint-Laurent, entre Montréal et le golfe, pour tester son approche. Or, si le chenal de navigation est bien connu, le littoral, à l’opposé, est difficile à cartographier à l’aide des systèmes acoustiques des navires hydrographiques, en raison de sa faible profondeur. Cette zone nécessite un suivi continuel afin d’évaluer les risques d’inondation ou d’érosion côtière.

Les scientifiques ont donc développé des algorithmes et un système de validation de données pouvant être intégrés à un véhicule autonome. Cette « intelligence » peut reconnaître automatiquement le type de fonds – comme les dunes ou un fond plat – et les représenter en 3D sous forme de nuages de points.

Sylvie Daniel est présentement en discussion avec la Garde côtière canadienne et le Service hydrographique du Canada, qui souhaitent utiliser la solution automatique de détection de dunes sous-marines. Le Groupe Océan, qui a collaboré avec l’équipe de Sylvie Daniel en partageant ses données sur les fonds marins, désire quant à lui se doter des algorithmes pour mieux déterminer les zones du fleuve à draguer pour les bateaux.

Dans le cadre d’un prochain projet, la chercheuse espère pouvoir adapter son approche aux défis que posent les milieux nordiques, comme la présence d’une couverture de glace.