Le taux de survie des personnes atteintes de cancer s’améliorant constamment, on prévoit que, dans un proche avenir, ces patients joueront un rôle de plus en plus important dans la gestion de leurs soins. Toutefois, l’autogestion des soins exige que la personne puisse continuer à donner un sens à sa vie, malgré les limites parfois sévères imposées par sa condition. C’est ce que les spécialistes des dimensions psychosociales de cette maladie, comme Virginia Lee, appellent les « enjeux existentiels » du cancer.
Lors de travaux antérieurs, cette chercheuse a pu constater que le soutien psychologique offert aux malades apparaissait déficient lorsque le cancer devenait chronique. D’où l’urgence de développer de nouveaux outils offrant un soutien à la fois personnalisé et accessible – et, si possible, rapide. Ces outils doivent pouvoir aider le patient à comprendre comment le cancer l’affecte personnellement, notamment pour ce qui concerne la modulation de ses projets de vie.
Dans son programme de recherche, Virginia Lee se propose d’élaborer et d’expérimenter différentes formes de soutien psychosocial, en privilégiant celles qui offrent une dimension existentielle. Les informations seront d’abord recueillies auprès des patients par l’intermédiaire d’entrevues et de questionnaires. Ces données serviront ensuite de base à l’élaboration d’interventions sensibles, c’est-à-dire d’outils et d’approches – cahier d’exercices auto-administré, soutien via un lien web, rencontres individuelles, adhésion à un groupe communautaire – qui ont comme caractéristique commune de tenir compte des besoins uniques et changeants de cette population bien spécifique. Les outils prendront finalement la voie des essais cliniques pour être comparés aux approches traditionnelles, et validés.
Pour tous les praticiens engagés dans cette voie, l’amélioration systématique des soins psychosociaux destinés aux individus atteints de cancer représente actuellement un grand défi.
