Comment rendre l’apprentissage de la grammaire plus fécond et plus motivant pour les élèves du secondaire ?
Telle est la question sur laquelle reposait le projet de recherche de Marie-Andrée Lord, chercheuse en éducation à l’Université Laval, qui visait notamment à expérimenter l’approche de l’articulation, laquelle consiste à associer des exercices grammaticaux aux activités de lecture et d’écriture. Bien qu’elle soit préconisée depuis longtemps par nombre de didacticiennes et de didacticiens et qu’elle se trouve dans les prescriptions officielles, cette approche a fait l’objet de peu d’études sur le terrain et le peu de matériel pédagogique existant ne favoriserait pas son implantation.
L’approche de l’articulation consiste à associer des exercices grammaticaux aux activités de lecture et d’écriture.
Menée en collaboration avec quatre enseignantes des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches, cette recherche a permis de produire et de tester quatre séquences d’enseignement sur différents textes (fable, texte d’opinion, poésie). Ces séquences comportent des activités qui favorisent le développement de compétences langagières orales et écrites. Certaines d’entre elles visent à montrer comment l’étude d’une règle de grammaire permet de mieux comprendre et de mieux interpréter des textes, et d’en écrire. Et les activités de lecture et d’écriture proposées permettent de mieux conceptualiser la notion grammaticale choisie. Par exemple, dans la fable Le loup et l’agneau, remplacer des termes qui renvoient à l’un des personnages, tels « cet animal plein de rage » par « le loup », permet de mieux comprendre le rôle de la reprise d’information.
L’approche testée a été bien reçue de la part des enseignantes. À leurs yeux, c’est grâce à l’élaboration d’activités que l’articulation a pris tout son sens. Trois conditions semblent essentielles à la mise en application cette approche : avoir accès à du matériel de qualité, participer à la création d’activités et surtout, recevoir un accompagnement tout au long du processus pour s’ajuster et pour pérenniser les changements sur le plan des pratiques.
