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Brillantes protéines

Les protéines possèdent une variété de propriétés intéressantes et sont non toxiques pour l’humain. Du côté de l’industrie, l’inclusion de ces composés dans les matériaux ouvre la porte à toutes sortes d’utilisations, depuis les capteurs dans le milieu médical ou environnemental jusqu’aux cellules solaires. De plus, à l’heure où les textiles « intelligents » ont la cote, les protéines offrent une solution biologique attrayante.

Noémie-Manuelle Dorval Courchesne, professeure agrégée de génie chimique à l’Université McGill, s’intéresse à la conception de matériaux dérivés de la biologie, et particulièrement aux biomatériaux faits à partir de protéines, modifiées génétiquement ou non. Son but? Assembler des matériaux fonctionnels, de la façon la plus simple et efficace possible.

La professeure et son équipe ont ainsi conçu des protéines sensibles à la lumière, qui entrent dans la fabrication de capteurs pouvant être intégrés à un vêtement. Ces protéines photosensibles deviennent fluorescentes lorsque le pH de la peau et de la sueur de la personne qui porte le vêtement change, ce qui indique certaines conditions médicales ou infections, et informe sur l’état de santé de l’individu.

Ainsi, l’équipe a modifié génétiquement des protéines produites par la bactérie E. coli pour y intégrer des protéines naturellement fluorescentes. Celles-ci, très résistantes, ont la capacité de s’autoassembler pour former un gel facile à manipuler, qu’on peut appliquer sur un tissu. La professeure Dorval Courchesne souhaite développer un plus grand éventail de telles protéines, qui répondraient à des stimuli différents.

Un autre volet du projet de recherche a consisté à mélanger des protéines avec des nanocristaux luminescents. Résultat : le matériel a gagné en stabilité dans l’eau, ce qui est avantageux dans le cas de capteurs à usage médical ou environnemental.

Les travaux de la professeure Dorval Courchesne ont piqué l’intérêt de plusieurs partenaires industriels. La chercheuse a ainsi développé un tissu incorporant des protéines, cette fois-ci non pas fluorescentes, mais qui donnent au tissu la capacité de s’autoréparer. Les protéines n’ont pas fini de révéler leurs capacités!

Sources :

https://www.nature.com/articles/s41598-020-70079-x

https://pubs.acs.org/doi/10.1021/acsanm.2c02476