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Mieux manger pour éviter le cancer de la prostate ?

Le cancer de la prostate est la troisième principale cause de décès chez les hommes au Canada. Pourtant, on connaît mal les facteurs de risque derrière la maladie, et il n’existe de ce fait aucune mesure de prévention. Une récente étude dirigée par Marie-Élise Parent, chercheuse à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), et menée par son étudiante au doctorat Karine Trudeau, a toutefois révélé une association entre un profil alimentaire sain et un faible risque de ce type de cancer, en particulier les formes agressives.

Les deux scientifiques se sont basées sur l’hypothèse que des éléments de l’environnement influenceraient la probabilité de développer un cancer de la prostate. En effet, certains travaux ont montré que lorsque des Asiatiques, généralement peu touchés par ce cancer, immigrent en Amérique du Nord, où le taux de ce cancer est plus élevé, ils deviennent plus à risque. Les chercheuses ont donc décidé de sonder l’impact de l’alimentation auprès de 2000 hommes québécois nouvellement diagnostiqués avec le cancer de la prostate, en comparaison avec 2000 autres sans ce diagnostic.

Le cancer de la prostate est la troisième principale cause de décès chez les hommes au Canada.

Elles ne se sont pas attardées à des ingrédients ou à des aliments uniques, mais plutôt à trois profils alimentaires : menu santé (fruits, légumes, poissons, pain de blé entier), menu occidental riche en glucide (pâtes, boissons sucrées, biscuits, beignes) et menu occidental salé et alcoolisé (charcuteries, beurre, bière, vin, viandes).

Mmes Parent et Trudeau ont constaté que les hommes qui adhéraient le plus au profil santé avaient un risque plus faible de développer le cancer de la prostate, particulièrement les formes agressives. Ceux qui se délectaient de sucreries et de pâtes voyaient ces risques augmenter.

Plus encore, la consommation d’aliments non transformés (fruits, légumes, œufs, par exemple) aurait un effet protecteur, alors que les aliments transformés (viande sur le barbecue, fromage, bière notamment) auraient des répercussions inverses.

Ces résultats devront être confirmés dans d’autres populations. Cependant, ils suggèrent déjà qu’une saine alimentation, laquelle a un effet protecteur démontré contre les maladies cardiovasculaires et de nombreux cancers, a un rôle à jouer dans la prévention du cancer de la prostate.