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Des bronches atypiques, un facteur de risque d’affections pulmonaires

C’est maintenant prouvé, la maladie pulmonaire obstructive chronique, appelée MPOC, n’est pas juste une fatalité du tabagisme! La manière dont sont configurées nos bronches peut augmenter notre risque de souffrir de ce trouble respiratoire, que l’on fume ou non. Cette découverte, à laquelle a participé Benjamin Smith, chercheur au Centre universitaire de santé McGill, a conduit à identifier un marqueur pour reconnaître les personnes les plus à risque de souffrir de MPOC, et ce, avant les premiers symptômes de la maladie.

Le quart des gens atteints de MPOC (emphysème ou bronchite chronique) ne sont pas des adeptes de la cigarette.

La MPOC est la quatrième cause de décès en Amérique du Nord. Depuis quelques années, le nombre de cas – dont 90 % sont associés au tabac – augmente, même si le nombre de fumeurs diminue. De récentes études ont montré que le quart des gens atteints de MPOC (emphysème ou bronchite chronique) ne sont pas des adeptes de la cigarette et que tous les fumeurs ne développent pas cette condition pulmonaire handicapante. Bien que des variations sur des gènes impliqués dans la formation des bronches aient été reliées à la maladie, il y avait un chaînon manquant dans l’explication.

Benjamin Smith et une équipe de chercheurs américains ont décidé d’utiliser la tomodensitométrie, une technique d’imagerie médicale à base de rayons X, pour examiner de plus près l’arbre bronchique. Cet ensemble de tubes de différentes grandeurs – bronches et bronchioles – fait entrer l’air et l’oxygène dans les poumons. Selon les livres de médecine, tous les êtres humains ont la même configuration bronchique. Les scientifiques ont donc été très étonnés de constater que 26 % des 3000 arbres bronchiques scannés étaient hors normes, avec des bronches en plus ou en moins.

D'après Benjamin Smith, cette malformation, qui s’avère héréditaire, est l’équivalent d’avoir quatre ou six doigts! En reliant le nombre de bronches aux cas de MPOC, les chercheurs ont constaté qu’une bronche supplémentaire augmente le risque d’affection de 40 %. Une bronche en moins fait grimper le risque de 50 %, mais chez les fumeurs seulement.

Le chercheur de McGill suit présentement des cohortes de fumeurs dans le temps, afin de vérifier si des bronches atypiques affectent négativement la progression de la maladie. Une telle confirmation viendrait renforcer l’importance « d’écraser » pour mieux respirer!