Pour se multiplier et infecter son hôte, le VIH doit en tout premier lieu pénétrer à l’intérieur des cellules humaines. Il a développé pour ce faire une « clé » qui reconnaît spécifiquement une « serrure » à la surface de certaines cellules humaines, particulièrement les lymphocytes T CD4 et les macrophages. Ainsi, le VIH s’embusque à l’intérieur même de l’appareil défensif de sa proie pour se perpétuer.
L’un des enjeux actuels de la recherche sur le VIH / SIDA est d’arriver à interrompre la phase précoce de l’infection. Des scientifiques comme Andrés Finzi croient être en mesure de le faire à partir des deux connaissances suivantes : la clé du VIH réside dans deux glycoprotéines de son enveloppe (gp120 et gp41) ; les serrures qu’elles reconnaissent sont le récepteur CD4 et les corécepteurs CCR5 ou CXCR4.
Le programme de recherche d’Andrés Finzi vise à comprendre les mouvements des glycoprotéines nécessaires à la pénétration du virus dans la cellule. On parle à bon escient ici de mouvements, car cette clé, pour permettre l’entrée virale, a justement besoin de tourner. Et « tourner », pour une glycoprotéine, cela signifie modifier sa conformation, altérer légèrement sa structure.
Le chercheur estime que si l’on arrivait à bloquer cette clé, avec des anticorps spécifiques ou de petites molécules inhibitrices, avant qu’elle ne permette au virus de rentrer dans la cellule cible, le virus serait incapable de se multiplier. Cette élucidation d’une étape critique du cycle de réplication du VIH est cruciale, car elle est susceptible non seulement de conduire à de nouvelles cibles thérapeutiques, mais également de guider le design de vaccins efficaces.
Le nombre de Canadiens vivant avec le VIH/SIDA est estimé actuellement à 65 000 et plus de 2 000 nouvelles infections se produisent au Canada chaque année.