Les protéines ont plus d'une corde à leur arc ! Au-delà de leurs fonctions vitales à l'organisme et de leur rôle nutritif, ces molécules fabriquées par nos cellules peuvent, entre autres, blanchir du papier, clarifier du jus de fruits, détecter des maladies et des virus, ou attaquer les tumeurs. Et ce ne serait qu'une partie de leur face cachée!
Selon Joelle Pelletier, professeure au Département de chimie de l'Université de Montréal, et co-directrice de PROTÉO, le regroupement québécois de recherche sur la fonction, la structure et l'ingénierie des protéines, soutenu par le FRQNT, ce matériel encodé génétiquement peut, grâce aux récentes techniques de biologie moléculaire, être manipulé afin de lui donner de nouvelles propriétés et l'utiliser pour une multitude d'applications.
Les protéines peuvent devenir une arme puissante contre les tumeurs.
Notamment, on peut s'en servir pour dépister certaines maladies comme le cancer. Des chercheurs de PROTÉO ont conçu un dispositif léger et compact, de la taille d'un ordinateur portable, qui détecte en une dizaine de minutes, à partir de quelques gouttes de sang, des protéines révélatrices de cancers.
Une fois la maladie installée, les protéines peuvent par ailleurs devenir une arme puissante contre les tumeurs. Un autre chercheur de PROTÉO a ainsi créé en laboratoire un « nanopoignard », qui perce à mort les cellules cancéreuses de la prostate en imitant l'action d'une toxine virulente connue pour détruire les membranes cellulaires. Des travaux sont en cours pour mettre au point le poignard afin qu'il n'attaque que les tumeurs sans blesser les cellules saines aux alentours.