/ Research in everyday life / Schizophrénie : les corrélats sous-tendant la cognition sociale
Research capsule

Schizophrénie : les corrélats sous-tendant la cognition sociale

Les données actuelles indiquent que les difficultés de fonctionnement de la personne schizophrène ne sont pas seulement reliées à la sévérité de ses symptômes psychotiques. Elles seraient aussi tributaires d’un déficit de cognition sociale, cette faculté qui nous permet de décoder l’attitude des gens qui nous entourent, c’est-à-dire de « lire » leurs états mentaux : pensées, intentions ou émotions. Les individus affectés vivraient donc toutes sortes d’embûches, tant sur les plans scolaire, professionnel que social.

Arriver à décrire avec précision les patrons de cognition sociale qui sont en cause – l’objectif des travaux d’Amélie Achim – n’est pas une mince affaire, car ceux-ci impliquent plusieurs processus différents. De plus, le locus des déficits, c’est-à-dire l’endroit sur le chromosome où sont situés le ou les gènes liés spécifiquement à la schizophrénie, est encore peu déterminé. Voilà pourquoi Amélie Achim engage son programme de recherche dans cette voie.

L’une des clés de son approche est l’utilisation de tests de cognition sociale doublée d’une analyse d’images provenant de la neuro-imagerie fonctionnelle. Grâce à l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), les chercheurs peuvent étudier l’activation des corrélats neuronaux (régions du cerveau) correspondant en temps réel aux actions et aux pensées d’un sujet. La chercheuse dispose, en outre, d’une bonne batterie de tests de cognition sociale développés au cours d’études antérieures.

Les deux objectifs qu’elle compte atteindre plus spécifiquement au cours des quatre prochaines années sont les suivants : déterminer si des patrons de déficits distincts existent chez des patients atteints de schizophrénie présentant – ou non – une comorbidité d’anxiété sociale ; lier les processus neuronaux et comportementaux observés aux causes et aux conséquences types de la maladie.

En identifiant les mécanismes neurocognitifs censés jouer un rôle déterminant dans l’étiologie de la maladie, Amélie Achim est susceptible d’obtenir des données pouvant améliorer l’efficacité des interventions psychiatriques.