Le Détecteur de rumeurs est produit par l'Agence Science-Presse, en partenariat avec
les Fonds de recherche du Québec et le Bureau de coopération interuniversitaire
Une nouvelle araignée d’origine inconnue n’a pas tué 5 personnes cette semaine aux États-Unis. Cette « information », lancée par un usager anglophone de Facebook en milieu de journée mardi, 21 août, avait déjà été partagée près d’un million de fois, 48 heures plus tard.
Quelques internautes ont rapidement identifié l’araignée sur les photos: elle s’appelle Dysdera crocata, c’est une espèce connue depuis 1838, une araignée nocturne qui se nourrit d’insectes, et elle n’est pas dangereuse pour les humains.
L’astuce du Détecteur de rumeurs en pareil cas : lorsque vous voyez un avertissement aussi inquiétant sur votre réseau social préféré, avant de le partager à votre tour, cherchez un média qui en aurait parlé. Si aucun média n’en a parlé —et c’est le cas ici — c’est que l’information ne tient pas la route : parce qu’une nouvelle d’une telle importance — une araignée jusqu’ici inconnue dont « une seule morsure est mortelle » — n’aurait jamais été passée sous silence dans les grands journaux américains. Et quant aux médias spécialisés en science, du New Scientist au Scientific American, ils seraient tous en train d’interviewer des experts internationaux en araignées pour en savoir plus.
À bien y penser, le Détecteur de rumeurs vous suggérerait aussi de vous méfier de n’importe quelle « alerte » sur Facebook faisant état d’une mystérieuse bestiole qui fait peur. Surtout si cette alerte ne cite pas ses sources…