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Dommages à l’ADN : étude de la réponse cellulaire

Les spécialistes de la protéomique ont observé à l’intérieur de cellules malignes, au moment où celles-ci étaient mises à mal par des traitements de radiothérapie et de chimiothérapie (qui mutilent leur ADN), une réaction de restauration qui les fascine : il s’agit en fait d’une réponse complexe impliquant de multiples voies cellulaires, toutes dédiées à la réparation de l’ADN, qui sont spécifiquement activées au moment où apparaissent les dommages et selon le type de ceux-ci. François-Michel Boisvert voit là une piste extrêmement prometteuse qui pourrait permettre de fourbir encore davantage les armes dont dispose l’artillerie de lutte anti-cancer.

Le chercheur voit là de nouvelles cibles pour de futurs médicaments. Dans son programme de recherche, il utilisera une approche combinant la protéomique quantitative et la biochimie des protéines, afin d’identifier les protéines spécifiquement associées aux fonctions de réparation cellulaire de l’ADN.

Son équipe et lui ont développé, pour ce faire, un groupe de techniques qui rassemble des protocoles de fractionnement de la cellule (permettant la purification de différents compartiments cellulaires), ainsi que des approches de spectrométrie de masse rendant possible l’identification et la quantification simultanées de milliers de protéines. Puis, ils ont utilisé ces techniques pour caractériser les changements dans la localisation cellulaire des protéines à la suite d’un traitement de chimiothérapie utilisant l’étoposide, un médicament censé causer des bris d’ADN double brin. À la grande satisfaction des chercheurs, ces expériences préliminaires ont bel et bien démontré que les dommages de l’ADN modifiaient les propriétés du complexe protéique MCM (micro-chromosome maintenance). Le résultat est crucial, car ce complexe est vital pour la cellule, étant normalement impliqué dans la réplication de l’ADN pendant la division cellulaire.

Le chercheur souhaite élucider le mécanisme dans lequel ce complexe protéique joue son rôle quant à la réponse cellulaire aux dommages de l’ADN afin de mieux comprendre la ou les façons dont les différentes classes de médicaments anticancer provoquent ces dommages. Le tout en vue d’en venir à des thérapies anticancer plus efficaces.