Dépression maternelle et santé mentale de l’enfant

Les enfants de mère dépressive courent plus de risques de développer des problèmes émotionnels de type anxiété/dépression. L’état actuel des connaissances ne nous fournit cependant pas encore le portrait complet de cette situation, à savoir pourquoi ces enfants sont plus vulnérables, ou encore, comment ils pourraient être davantage protégés d’un tel risque. Le programme de recherche de Catherine Herba vise à mieux comprendre ces processus et ce, par l’entremise de trois projets auxquels mères et enfants participent.

Dans le cadre de ses deux premiers projets, la chercheuse s’appuie sur des données longitudinales acquises depuis la naissance des enfants afin d’examiner pourquoi et comment la fréquentation des services de garde peut constituer un facteur protecteur à long terme. Dans le troisième projet, elle explore un facteur de risque connexe pour l’enfant, soit celui d’avoir une soeur ou un frère adolescent souffrant de dépression.

Pour le premier et le dernier projet, la chercheuse a recours à des tâches informatisées. Elle souhaite ainsi déterminer si les enfants et les adolescents spécifiquement à risque d’être touchés par l’humeur dépressive de la mère (premier projet) – ou d’un frère ou d’une soeur (dernier projet) – sont plus ou moins attentifs aux expressions émotionnelles négatives ; elle compte faire de même avec les expressions positives. Ce faisant, elle espère arriver à cerner la manière dont les enfants et les adolescents traitent les informations émotionnelles. Puis, en jumelant ces résultats avec les données détaillées concernant la dépression maternelle et celles issues de la fréquentation des services de garde, elle pense arriver à caractériser les situations familiales quant aux facteurs de risque et de protection pouvant toucher ces enfants.

De telles données sont susceptibles, croit-elle, d’avoir des retombées non seulement sur le plan clinique, mais également sur celui des politiques sociales que mettront de l’avant les gouvernements.