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Déficits de cognition sociale et schizophrénie

Les difficultés de traitement de l’information sociale qu’éprouvent les personnes schizophrènes – et qui handicapent si lourdement leur vie en minant sans cesse leurs interactions humaines – ne font aucun doute pour les spécialistes de la maladie mentale. Les données probantes expliquant ce phénomène sont cependant relativement rares. D’où l’intérêt de jeunes chercheurs comme Philippe-Olivier Harvey à travailler sur un tel terrain.

Le programme du chercheur se divise en deux axes complémentaires. Dans le premier axe, il s’est donné comme objectif de mesurer certains aspects peu explorés de la cognition sociale et d’identifier les dysfonctions cérébrales qui y sont associées, en utilisant l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle. Deux tâches expérimentales lui serviront à explorer spécifiquement les déficits comportementaux et l’activité cérébrale associée : l’une renvoie à la mémoire pour l’information traitée en référence à soi ; l’autre a trait à la réception d’une récompense sociale, à savoir l’approbation par les pairs.

Dans le second axe, le scientifique propose une étude clinique visant à évaluer une nouvelle intervention psychosociale dédiée tout spécifiquement au traitement des déficits de cognition sociale. Cette approche d’une durée de 16 semaines sera comparée à une intervention de même durée visant la prévention des symptômes et de la rechute.

Les patients seront aléatoirement sélectionnés pour l’une ou l’autre des deux interventions, lesquelles seront administrées de façon hebdomadaire à des petits groupes de patients. De même, des évaluations cliniques, mesurant les habiletés de cognition sociale et le fonctionnement des personnes schizophrènes, auront lieu avant et après le traitement.

Ultimement, cette recherche devrait guider les spécialistes du domaine dans l’élaboration d’interventions mieux ciblées.