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Améliorer la sécurité des patients hospitalisés

On qualifie d’événements indésirables (EI) les erreurs qui surviennent en milieu hospitalier telles qu’une posologie mal appliquée, une lacune touchant le temps de diagnostic, etc. Les statistiques présentées à cet égard par Christian Rochefort sont préoccupantes : ainsi, de 2,9 % à 16,6 % des hospitalisations en soins aigus seraient marquées par des EI ; les EI seraient responsables de 44 000 à 100 000 décès chaque année ; enfin, de 30 % à 58 % de tous les EI seraient évitables.

La pénurie d’effectifs infirmiers et l’utilisation d’effectifs moins qualifiés, plus courantes ces dernières années, pourraient-elles avoir contribué à la multiplication des EI ? De récentes études le suggèrent. Des recherches longitudinales seraient cependant nécessaires pour déterminer encore plus précisément quels types de relations existent entre le nombre d’effectifs infirmiers (et leur qualité) et l’incidence des EI. Trouve-t-on, par exemple, des seuils sécuritaires quant au nombre et au type d’effectifs requis dans les environnements de soins aigus ? Ce sont là quelques questions à l’étude dans le programme de recherche de Christian Rochefort.

Jusqu’à récemment, les données permettant de conduire ce type de recherche n’étaient pas facilement accessibles. Mais avec l’avènement des dossiers médicaux électroniques et la capture numérique des données relatives à l’utilisation des ressources infirmières, une gestion différente des effectifs apparaît maintenant possible. Il faut cependant – et ce sera là aussi un objectif important du chercheur – s’assurer que ces données électroniques sont suffisamment précises pour s’attaquer au problème des EI. Enfin, il sera nécessaire de mesurer si le risque de EI en relation avec le nombre et le type d’effectifs infirmiers varie suivant la complexité des besoins des patients.