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A spectacular nanomotor (French version only)

Un des engins les plus réduits au monde a un diamètre jusqu'à 5000 fois plus petit que le point à la fin de cette phrase. Il n'a pas été créé par le génie humain mais… par la nature. C'est le moteur flagellaire bactérien qui permet à un grand nombre de bactéries, comme E. coli, de se mouvoir dans leur environnement en faisant tourner de longs filaments semi-rigides appelés flagelles.

Dans notre ère de nanotechnologies et de quête de l'infiniment petit, cette incroyable machine biologique a de quoi rendre jaloux scientifiques et ingénieurs : elle peut tourner à une vitesse de plus de 20 000 RPM (330Hz) et changer de direction de rotation en une fraction de seconde.

Cette recherche a permis de mieux comprendre comment fonctionne le moteur flagellaire bactérien.

Grâce à une subvention du FRQNT, Simon Rainville, chercheur au Centre d'optique, photonique et laser de l'Université Laval, a développé un système in-vitro pour comprendre la technologie derrière ce super engin. En perçant avec des impulsions laser ultrabrèves une bactérie E. coli coincée dans une micropipette, il parvient à prendre le contrôle de la source d'énergie du moteur et à accéder à ses composantes internes. Grâce à des nanoparticules d'or accrochées aux flagelles et à une caméra super rapide - plus de 2000 clichés à la seconde! -, le scientifique peut « voir » l'invisible et étudier le moteur flagellaire en action.

Comme la mobilité est synonyme de virulence chez certaines bactéries, les scientifiques espèrent arriver un jour à bloquer leur moteur et leur capacité de déplacement, et ainsi les empêcher « naturellement » de contaminer leur hôte. Une alternative intéressante à certains antibiotiques?