Y a-t-il, dans votre entourage, des gens qui pourraient profiter du 50e anniversaire des premiers pas sur la Lune, pour vous faire savoir qu’ils n’y croient pas, et pour vous présenter ce qu’ils estiment être des « preuves » ? Le Détecteur de rumeurs ne prétend pas que le dialogue sera facile… mais passe tout de même en revue les plus populaires de ces « preuves ».
1) On ne voit pas d’étoiles sur les photos prises sur la Lune, c’est la preuve qu’elles ont été prises en studio
Réponse en deux mots : temps d’exposition
Avez-vous déjà vu des étoiles sur vos photos nocturnes ? Pour y arriver, il faut un appareil réglé avec un temps d’exposition de quelques minutes. Prendre des clichés sur la Lune n’était pas une tâche facile : soit le Soleil était bas à l’horizon, produisant un paysage lunaire brillamment éclairé, soit les astronautes prenaient des photos de leur collègue au scaphandre tout blanc, ou d’un phénomène géologique proche. Toutes des conditions nécessitant un temps d’exposition se mesurant en fractions de seconde, et non pas en minutes.
Comme l’expliquait (en 2001!) l’auteur et blogueur Keith Mayes, « si l’obturateur de la caméra avait été gardé ouvert assez longtemps pour que les étoiles apparaissent, tout le reste aurait été surexposé dans un blanc éblouissant ».
2) Puisque le module lunaire a balayé toute la poussière en alunissant, il ne devrait plus en rester assez dans les parages pour que les bottes des astronautes laissent des empreintes.
Réponse en deux mots : absence d’air
Sur les films montrant les dernières secondes avant les alunissages, on voit effectivement un nuage de poussière soulevé par le réacteur qui freine alors la descente. Ce réacteur ne devrait-il pas avoir été l’équivalent d’un aspirateur géant laissant une surface toute propre ?
Sur Terre, un tel aspirateur ne serait pas seul à déplacer la poussière : l’air qui nous entoure serait lui aussi « déplacé » par l’aspirateur et ajouterait ainsi aux mouvements de la poussière. Mais sur la Lune, en l’absence d’air, les seuls grains de poussière « perturbés » sont ceux qui se retrouvent directement sous le flux du réacteur. Tous les autres restent sagement là où ils sont. On remarque d’ailleurs sur certaines images un halo immédiatement sous le module.
3) Sur les photos, les ombres ne sont pas parallèles, comme elles devraient l’être si le Soleil était la seule source d’éclairage. Donc, on est dans un studio avec des projecteurs.
Réponse en un seul mot : perspective
Des photos, comme celle-ci d’Apollo 14, semblent effectivement montrer des ombres — les roches d‘une part, le module d’autre part — qui ne vont pas exactement dans la même direction. Mais c’est une illusion d’optique que reconnaîtront tous les photographes et tous les peintres paysagistes : la direction que semblent prendre les ombres dépend en partie du point de vue de l’observateur — et le phénomène est amplifié lorsque les ombres sont particulièrement longues, dû au fait que le Soleil est bas sur l’horizon.
Par ailleurs, cet argument des projecteurs contient une contradiction : s’il y avait plus d’une source d’éclairage, il devrait y avoir plus d’une ombre pour chaque objet…
4) Deux photos différentes d’Apollo 15, prises d’endroits différents, montrent pourtant la même montagne
Réponse en un seul mot : perspective (encore)
Sur la première photo, le module lunaire est à une vingtaine de mètres. La montagne, à des kilomètres. Sur la seconde photo, l’astronaute s’est déplacé de quelques dizaines de mètres. Le module lunaire est sorti du champ, mais la montagne est toujours à des kilomètres.
Il ne faut pas oublier que les humains jugent la distance en évaluant la taille relative des objets. Sans comparaison, comme c’est le cas dans cette photo, il est plus difficile d’évaluer la distance à laquelle sont ces montagnes.