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Détecteur de rumeurs

Yes, a vaccine risk study can make a miscalculation (French version only)

Les articles du Détecteur de rumeurs sont rédigés par des journalistes
scientifiques de l'Agence Science-Presse. Les Fonds de recherche du Québec et
le Bureau de coopération interuniversitaire sont partenaires du Détecteur de rumeurs.

Une étude canadienne parue en septembre a tout de suite beaucoup circulé sur les réseaux sociaux: elle affirmait qu’un vacciné sur 1000 aurait subi un problème cardiaque après avoir reçu une dose du vaccin de Pzifer ou de Moderna. Or, les auteurs de cette étude ont fait une erreur de calcul si élémentaire qu’il n’a fallu que quelques heures à des non-experts pour la détecter. Le Détecteur de rumeurs explique.

Ce qui est vrai : 32 cas de myocardites, ou inflammations du muscle cardiaque, ont été recensés en juin et juillet parmi les Canadiens de la région d’Ottawa ayant reçu le vaccin de Pfizer ou de Moderna.

Ce qui est faux : ce chiffre ne représente pas 1 cas sur 1000, comme les auteurs l’ont tout d’abord écrit, mais bien 1 cas sur 26 000. Les chercheurs de l’Université d’Ottawa avaient fait une erreur en recensant le nombre total de doses données pendant la période couverte: au lieu d’inscrire 850 000 doses, ils ont erronément inscrit 32 000.

Du coup, 1 sur 26 000 est plus près des études publiées ces derniers mois sur les risques d’effets secondaires liés au vaccin anti-Covid. Par exemple, sur la base du premier million de personnes vaccinées en Israël, une étude parue le 16 septembre dans le New England Journal of Medicine (NEJM), et portant uniquement sur le vaccin de Pfizer, évaluait entre 1 et 5 sur 100 000 le risque de myocardites. Au Canada, le risque du vaccin de Pfizer est évalué à 1 pour 100 000 et celui du vaccin de Moderna à 2 pour 100 000.

En comparaison, le risque de myocardites liées au coronavirus est évalué, lui, à 11 pour 100 000, selon l’étude du NEJM.

Les 3 astuces du Détecteur de rumeurs

1) Il s’agissait d’une prépublication: le Détecteur de rumeurs rappelle donc qu’il faut toujours être d’une grande prudence avant de citer ou de partager sur les réseaux une recherche « republiée ». On désigne par ce terme une recherche qui a simplement été déposée en ligne, en attendant de pouvoir être révisée par d’autres experts.

2) Les risques d’un enthousiasme prématuré autour d’une étude republiée illustrent l’importance de ce qu’on appelle, dans le monde de la recherche, la révision par les pairs: c’est-à-dire lorsque des experts révisent une recherche située dans leur propre domaine. Pour quiconque lit un reportage sur une étude ou l’étude elle-même, vérifier si celle-ci a ou non été révisée par les pairs constitue un des critères de base avant de tirer des conclusions à son sujet.

3) Si on a des doutes devant une affirmation qui nous semble étonnante, on peut faire une recherche Google pour voir si des sources crédibles ont parlé de cette étude. Par exemple, à la fin-octobre, les mots étude, Ottawa, Pfizer et Moderna, conduisaient encore à un article de Radio-Canada qui, le 25 septembre, avait expliqué l’erreur de calcul. En anglais, des chercheurs ont dénoncé l’erreur sur Twitter, et des reportages sont apparus dans la presse, signalant, eux aussi, l’erreur. Le 24 septembre, à la demande des auteurs, l’étude était officiellement rétractée, c’est-à-dire retirée des archives.