La période développementale correspondant aux adultes émergents s’étend de 18 à 25 ans et comporte nombreux défis, tels que la transition aux études postsecondaires.
Bien que ces défis soient amplifiés chez les personnes ayant un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), cette population est peu explorée dans la littérature.
L’objectif de notre étude était de décrire les symptômes liés aux TDAH, ainsi que le fonctionnement cognitif, psychologique et académique, en comparant les collégiens avec ou sans TDAH. Ceux-ci ont donc rempli divers questionnaires autorapportés et effectué des tests neuropsychologiques. Des données académiques, sociodémographiques et reliées à l’impact de la pandémie ont également été recueillies. Tel qu’attendu, les collégiens ayant un TDAH ont rapporté plus de symptômes d’inattention et d’hyperactivité que leurs pairs neurotypiques. D’ailleurs, les scores aux tests d’attention soutenue et d’inhibition motrice sont inférieurs dans le groupe TDAH. Sur le plan psychologique, les deux groupes rapportent un niveau d’anxiété tout juste sous le seuil clinique, un niveau léger de dépression et un impact négatif de la pandémie. Les résultats scolaires sont aussi semblables entre les deux groupes, possiblement car la majorité des étudiants ayant un TDAH sont inscrits aux Services d’aide aux étudiants (SAE).
Cependant, la plupart d’entre eux ont comme seul accommodement du temps supplémentaire aux examens et les résultats scolaires sont équivalents, peu importe qu’ils bénéficient ou non de cette mesure.
Nos travaux ont permis de mieux décrire le portrait des adultes émergents collégiens ayant un TDAH et de fournir à ceux qui le souhaitaient un bilan neuropsychologique de recherche de leurs forces et faiblesses cognitives. Parmi les principales pistes de recommandation, une approche individualisée fondée sur les résultats de l’évaluation neuropsychologique, un soutien psychosocial soutenu et accessible, ainsi que la mise en place d’activités facilitant les interactions sociales entres les étudiants sont suggérés pour favoriser la réussite scolaire et la santé mentale chez cette population.
Main researcher
Nathalie Gosselin, Université de Montréal