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Détecteur de rumeurs

Is the shark dangerous to humans? Rather false (French version only)

Les articles du Détecteur de rumeurs sont rédigés par des journalistes
scientifiques de l'Agence Science-Presse. Les Fonds de recherche du Québec et
le Bureau de coopération interuniversitaire sont partenaires du Détecteur de rumeurs.

Auteur : Agence Science Presse - Laurie Noreau

Le célèbre film Les Dents de la mer, en 1975, a marqué toute une génération. Dépeint comme un prédateur sanguinaire, le requin, et particulièrement le grand requin blanc, est maintenant la phobie des nageurs. Dangereux prédateur ou animal curieux, s’est demandé le Détecteur de rumeurs.

En 2020, selon l’International Shark Attack File, 13 personnes ont perdu la vie sous les dents d’un requin à travers le monde. On compte également 57 attaques non provoquées et 39 attaques dites « provoquées », c’est-à-dire qu’il y aurait eu une interaction avec le requin avant qu’il ne passe à l’acte. De ces morsures non provoquées, près de 90% ont eu lieu en Australie et aux États-Unis. Trois espèces sont principalement responsables des morsures sur les humains : le grand requin blanc, le requin-tigre et le requin-bouledogue.

Ces chiffres peuvent sembler impressionnants: en réalité, ils sont minuscules. Selon le Musée de Floride, le risque de mourir sous les dents d’un requin serait de 1 sur 3,7 millions (contre 1 sur 150 000 de mourir dans un accident de train et 1 sur 80 000 de mourir par la foudre). Par ailleurs, les attaques de requin restent à peu près stables au fil des années, aux États-Unis, en dépit du fait que de 1994 à 2000, 15 millions de personnes de plus ont fréquenté une plage en bord de mer.

N’empêche que le requin s’attaque parfois aux humains. Or, même s’il possède une excellente vue sous l’eau, il ne différencie pas les couleurs. Pourrait-il confondre un être humain avec l’un de ses repas potentiels? Après avoir analysé plus de 2000 attaques de phoques par de grands requins blancs, une équipe de scientifiques a conclu qu’il était impossible que les requins se méprennent sur l’identité de leur proie. Leur mode d’attaque envers les phoques est très brusque et le requin les pulvérise en moins d’une minute.

Cela diffère grandement des attaques sur les humains alors que le requin va généralement prendre une seule bouchée et s’en désintéresser rapidement. Évidemment, cela inflige des blessures importantes, parfois mortelles, à cause de ses dents acérées.

Pourquoi l’humain ne fait-il pas partie de la diète du requin ? Comparativement au phoque, il est possible que nous soyons trop peu nutritifs à son goût. Le phoque, avec la couche de gras qui le garde bien au chaud, constitue un repas de choix. Une alimentation riche en gras permet au requin de maintenir sa température corporelle dans les profondeurs océaniques.

Il faut aussi savoir que les mâchoires du requin ne lui servent pas qu’à déchiqueter ses proies. Elles ont une fonction tactile. Quand ce grand poisson rencontre un objet qu’il n’arrive pas à identifier, une seule bouchée lui fournit des informations sur ce qui se trouve entre ses dents: que ce soit une planche de surf, une bouée… ou une jambe. En fait, ses mâchoires auraient le même rôle que les mains chez l’humain. Il réalise donc rapidement que cet objet ne constitue pas un dîner potentiel et rebrousse chemin à la recherche d’un meilleur repas.

Le danger vient des airs

La grande attention accordée au requin a fait oublier que l’animal le plus dangereux pour l’humain ne se trouve pas sous l’eau, mais dans les airs. Les moustiques tuent chaque année plus de 700 000 personnes à travers le monde. Vecteur principal de la malaria, de la dengue et du virus du Nil, ils transmettent ces maladies grâce à une seule piqûre. Selon l’Organisation mondiale de la santé, plus de la moitié de la population mondiale serait à risque de contracter la dengue.

Avec « seulement » une dizaine de morts chaque année, le requin fait donc piètre figure à côté du maringouin…