Auteur : Agence Science Presse - Laurie Noreau
Les articles du Détecteur de rumeurs sont rédigés par des journalistes
scientifiques de l'Agence Science-Presse. Les Fonds de recherche du Québec et
le Bureau de coopération interuniversitaire sont partenaires du Détecteur de rumeurs.
C’est une de ces choses que l’on mémorise dès l’enfance: la vue, l’odorat, le toucher, l’ouïe et le goût, seraient les cinq sens que possède l’humain. Pourtant, des chercheurs avancent que nous aurions plutôt neuf sens, voire 21. Le Détecteur de rumeurs a démêlé le vrai du faux.
L’origine des cinq sens
La théorie des cinq sens remonte au savant grec Aristote, il y a 2300 ans. Selon lui, chaque sens est relié à un organe sensoriel. Et il en compte cinq: les yeux, les oreilles, le nez, la langue et la peau.
Des études menées deux millénaires plus tard confirment qu’il en a oublié un qui joue un rôle très important: le système vestibulaire. Situé dans l’oreille interne, il est considéré comme un sixième sens, responsable de notre équilibre. C’est le système vestibulaire qui permet de garder les deux yeux sur un objet, même lorsqu’on bouge la tête. C’est également lui qui nous garde en équilibre, même lorsque nous marchons.
Mais pour en arriver là, il faut d’abord définir ce qu’est un sens. La théorie d’Aristote tenait compte de nos sens externes, c’est-à-dire ceux qui sont reliés à un organe et qui détectent les changements dans notre environnement. Cependant, il existe aussi des mécanismes internes qui nous informent sur l’état de notre propre corps et sur la façon dont celui-ci réagit aux stimuli extérieurs.
Si on appelle ces mécanismes des « sens », alors la définition peut englober tout ce qui permet de percevoir notre environnement.
Même les sens externes tels que définis par Aristote posent problème: on sait aujourd’hui que chaque sens est lié à un type de récepteur sensoriel, et non à un organe. À elle seule, la peau possède quatre récepteurs sensoriels différents: soit un pour détecter les textures, un pour la température, un pour la douleur et un dernier pour la proprioception (où se trouve notre corps dans l’espace). Autrement dit, ce qu’on regroupait depuis 2300 ans sous le vocable de « sens du toucher », serait plutôt lié à quatre « sens » différents, ce qui porterait le total des sens à neuf, en incluant le système vestibulaire.
Une vingtaine de sens ?
Mais pour certains, la liste ne s’arrête pas là. Ainsi, les récepteurs sensoriels de la peau qui détectent la température se divisent à leur tour en six types. Chacun est responsable d’un certain rayon de température : certains sont spécialisés pour le chaud, d’autres pour le froid.
La vision compte quant à elle quatre types de récepteurs, qui n’ont pas de noms et commencent à peine à être décrits: trois spécialisés pour des longueurs d’onde différentes et un pour adapter notre vue à des conditions de faible luminosité. Le sens du goût pourrait aussi être divisé en fonction des cinq saveurs perçues par la langue : sucré, salé, amer, umami et acide.
C’est ainsi que, selon la façon dont on catégorise nos « détecteurs » internes et externes, on peut en arriver à une vingtaine de sens.
Verdict
Le nombre de sens que possède l’être humain peut varier selon la définition qu’on leur donne. Toutefois, il est certain qu’on en compte plus que cinq.