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Détecteur de rumeurs

Honey and turmeric: the most powerful natural antibiotic ? False (French version only)

Les articles du Détecteur de rumeurs sont rédigés par des journalistes
scientifiques de l'Agence Science-Presse. Les Fonds de recherche du Québec et
le Bureau de coopération interuniversitaire sont partenaires du Détecteur de rumeurs.

Auteur : Agence Science Presse - Catherine Crépeau

La combinaison du miel et du curcuma formerait « le plus puissant antibiotique naturel » et les recettes pour le préparer à la maison pullulent sur internet. Mais ce mélange est-il aussi puissant qu’on le prétend? Le Détecteur de rumeurs a vérifié.

Les origines de la rumeur

Avec sa haute concentration de sucre, le miel constitue un milieu hyperosmotique qui entrave la croissance microbienne. Il contient également des molécules qui, elles aussi, inhibent la croissance des bactéries, comme le peroxyde d’hydrogène. Le miel de Manuka, qui a fait l’objet de plusieurs recherches, en serait particulièrement riche.

Le miel, peu importe la fleur ou la plante dont il est issu, tient ses propriétés antimicrobiennes de sa composition, mais aussi de sa texture. Sa viscosité et sa capacité à absorber l’humidité font du miel, lorsqu’il est préparé de façon adéquate, un traitement efficace des plaies chroniques, des plaies chirurgicales et des brûlures, en créant un environnement favorable à la cicatrisation des tissus. Le miel doit toutefois être pur et exempt de contaminants. Des pansements et des préparations à base de miel sont utilisés dans certains hôpitaux en France.

Quant au curcuma, c’est une des épices les plus étudiées pour ses propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires, anticancéreuses et antibactériennes. Ces propriétés lui viendraient, selon ses promoteurs, de son composé actif : la curcumine.

Des ingrédients vraiment antimicrobiens?

Le problème, c’est que ces prétentions trouvent peu d’échos dans la recherche scientifique. Des revues de littérature relèvent que l’activité antimicrobienne la plus prometteuse a été obtenue contre Helicobacter pylori et Staphylococcus aureus (S. aureus), lorsque la curcumine est utilisée en combinaison avec d’autres agents antibactériens. Les chercheurs concluent toutefois que des recherches supplémentaires seront nécessaires.

De plus, l’association avec les antibiotiques présente un problème. Les antibiotiques ne sont utilisés que pour traiter les infections causées par des bactéries, des parasites et certains champignons ou levures. Ils combattront par exemple la méningite ou les infections urinaires, mais ils ne seront d’aucune efficacité contre les virus, comme celui de la grippe, ou les infections fongiques comme la mycose. Pourtant, plusieurs des sites qui prônent le mélange de miel et de curcuma le défendent indifféremment comme une défense contre le rhume, la grippe, la toux ou la sinusite, des usages qui ne correspondent pas à ceux des antibiotiques.

Aucune autre propriété médicale du curcuma, utilisé seul, n’a été prouvée. Par contre, la science montre clairement que sa consommation régulière, à des doses supérieures à celles d’un simple assaisonnement, peut causer l’indigestion, la nausée ou la diarrhée et empirer les problèmes de vésicule biliaire.

Verdict

Si le miel a des propriétés antibactériennes reconnues, celles du curcuma restent à prouver. Et aucune donnée scientifique ne montre que le mélange des deux peut combattre les bactéries à la manière d’un antibiotique. Ironiquement, même les adeptes du mélange miel-curcuma le conseillent pour des usages qui ne sont pas ceux des antibiotiques.

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