Chez les jeunes adultes québécois·es qui en consomment, la sexualité sous influence (SSI) du cannabis est fréquente, avec 45 % des hommes et 35 % des femmes rapportant avoir eu des relations sexuelles sous influence. Pourtant, ce phénomène demeure largement absent des ressources de soutien et de prévention. Ce projet qualitatif de recherche-action visait ainsi à développer et mobiliser les connaissances afin de renforcer les capacités des milieux de pratique à élaborer et à mettre en place des activités de prévention ciblée, inclusive et intégrée pour les jeunes qui ont des pratiques de SSI de cannabis.
Des entrevues ont d’abord permis d’identifier cinq thématiques : l’expérience de la SSI, les stratégies et actions mises en place, les normes, le consentement et les suggestions. Un enjeu central ressort : l’absence d’activités d’intervention adaptées, qui tiennent compte à la fois des bénéfices et des risques, absence qui entretient la stigmatisation et laisse les jeunes sans repères pour négocier plaisir et sécurité. La principale piste d’action était claire : développer des approches inclusives, positives et participatives, intégrant les jeunes dans leur conception. À travers l’identification des aspects à prioriser, la conceptualisation de prototypes concrets d’interventions ainsi que le développement intensif de celles-ci, ce projet a créé une série de baladodiffusions destinées aux jeunes et une formation en ligne pour les intervenant·es, axées sur le plaisir, le consentement, la communication, la réduction des risques et la déstigmatisation. Si cette approche est suivie et élargie, la retombée serait d’autant plus significative : une meilleure préparation des jeunes adultes à vivre une SSI à la fois plus sécuritaire et plaisante ainsi que des intervenant·es mieux formés pour les accompagner. Autrement dit, un pas important vers une prévention qui rejoint réellement les réalités vécues et contribue à la promotion du bien-être sexuel et relationnel.
Chercheur principal
- Mathieu Goyette, Université du Québec à Montréal
Cochercheuses et cochercheurs
- Jorge Flores-Aranda, Université du Québec à Montréal
- Adèle Morvannou, Université de Sherbrooke
- Olivier Ferlatte, Université de Montréal
- Mylène Fernet, Université du Québec à Montréal
- Marianne Saint-Jacques, Université de Sherbrooke
- Martine Hébert, Université du Québec à Montréal
- Julie Loslier, Université de Sherbrooke
- Karine Bertrand, Université de Sherbrooke
Utilisatrices principales des connaissances
Marianne Palardy, Association des Intervenants en Dépendance du Québec (AIDQ) | Roxanne Hallal, Groupe de recherche et d’intervention psychosociale (GRIP)
