C’est une image qui illustre les efforts actuels en matière de développement des compétences au Québec. Bien que de nombreuses initiatives existent dans les milieux de la formation et de l’emploi, l’absence de repères partagés et d’un langage commun complique la reconnaissance, l’harmonisation et la valorisation des compétences dans un marché du travail en transformation constante.
Pour répondre à cet enjeu, cette recherche a permis de poser les bases pour la création d’un cadre national de compétences structuré, inclusif et intersectoriel. Son principal résultat est la proposition d’une marche à suivre concrète, soutenue par quatre livrables complémentaires : 1) une analyse de 29 cadres de compétences nationaux et internationaux; 2) une définition opérationnelle de la compétence favorisant un langage commun entre la formation et l’emploi; 3) une structuration des compétences transversales autour de trois grandes familles (intrapersonnelles, interpersonnelles, organisationnelles et sociétales); et 4) un modèle logique assorti de paramètres de pérennisation, d’indicateurs et de conditions de mise en œuvre.
Les enseignements à tirer pour les milieux de la décision, de la gestion et de l’intervention sont clairs : la mise en place d’un langage commun et de repères partagés permettrait une meilleure articulation entre les parcours de formation et les besoins des milieux. L’intégration explicite des principes d’équité, de diversité et d’inclusion dans le libellé des compétences constitue un levier pour accroître l’accessibilité et la représentativité des trajectoires professionnelles. L’usage des technologies numériques, de l’intelligence artificielle et de plateformes de formation continue représente aussi un vecteur d’innovation pour outiller les organisations dans la gestion des compétences.
En suivant la marche à suivre proposée, le Québec peut se doter d’un outil structurant pour faire évoluer ses pratiques en matière de reconnaissance et de développement des compétences. Les retombées sont multiples : meilleure adéquation entre formation et emploi, réduction des inégalités d’accès, renforcement des capacités d’adaptation des organisations et valorisation des compétences dans une perspective durable, inclusive et collaborative.
Chercheuse principale
- Alexandra Lecours, Université du Québec à Trois-Rivières
Cochercheuse et cochercheur
- Julie Levesque-Côté, Université du Québec à Trois-Rivières
- Sylvain Letscher, Université du Québec à Rimouski
