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Le rôle protecteur d’une présence attentive dans la dépression postpartum

La dépression postpartum guette les nouveaux parents et ce risque est encore plus élevé chez les personnes qui ont été victimes de traumas interpersonnels durant l’enfance. Négligence, abus sexuels, physiques ou psychologiques, intimidation… Ces souffrances augmentent la vulnérabilité lors de grands bouleversements comme l’entrée dans la parentalité. Et si la pratique d’une présence attentive constituait un facteur de protection contre la dépression postpartum ? Cette capacité à s’ancrer dans le moment présent et à observer sans porter de jugement aiderait à faire face aux défis que pose l’arrivée d’un enfant et à diminuer les symptômes associés à la dépression.

C’est ce que montrent les travaux de Natacha Godbout, psychologue clinicienne et professeure au Département de sexologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Dans le cadre du projet Couples parentaux  qu’elle codirige avec la professeure Alison Paradis, du Département de psychologie de l’UQAM, elle a sondé 843 couples de parents québécois sur leur bien-être psychologique et l’influence de leur relation de couple sur leur santé mentale et le développement de l’enfant. Les résultats révèlent l’effet protecteur d’une présence attentive, qui se manifeste différemment chez les parents ayant vécu des traumas dans l’enfance : chez les mères, observer leurs pensées et leurs émotions tout en se connectant aux besoins de leur enfant diminue le risque de dépression postpartum, alors que les pères gagnent à agir avec conscience. En outre, les pères rapportent que plus ils offrent du soutien à leur partenaire, plus ils sont heureux et moins ils sont stressés dans leur rôle de parent. Agir avec conscience constituerait donc un facteur de protection pour leur santé mentale.

Former un couple avec un partenaire qui a subi plusieurs traumas peut affecter une personne de façon collatérale en augmentant ses symptômes de dépression postpartum. Cependant, s’ancrer dans le moment présent procure un effet protecteur aux deux partenaires. Natacha Godbout estime que cette pratique pourrait potentiellement contribuer à briser le cycle de continuité intergénérationnelle, dans lequel certains enfants qui ont grandi avec des parents qui ont subi des traumatismes dans leur enfance en viennent à éprouver un manque de cohésion identitaire ou des difficultés psychologiques.

 

Sources :

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0165032723000198?via%3Dihub

Infographies :

https://static1.squarespace.com/static/62dd84f526347577965d45a6/t/6526a1b04bcb46780349359f/1697030577455/Traumas+et+dépression+post-partum+chez+les+couples+parentaux.pdf

https://static1.squarespace.com/static/62dd84f526347577965d45a6/t/6549871474a74b3d822658e7/1699317527083/2ème+partie+de+Traumas+et+dépression+post-partum+chez+les+couples+parentaux.pdf