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Research report

L’éducation et la transmission intergénérationnelle du revenu

Au Canada et au Québec, la mobilité économique est devenue moins grande pour les enfants nés dans les années 80 relativement à ceux nés dans les années 60.

Ces travaux basés sur les données administratives de trois millions de canadiens montrent que l’augmentation de 15 % à 40 % du taux d’obtention du diplôme d’études secondaires des mères a été une force égalisatrice freinant la réduction de la mobilité durant cette période. Par contre, les enfants de mères sans diplôme sont devenus encore plus vulnérables.

Il est donc crucial, encore aujourd’hui, de miser sur l’éducation et la prévention durant la petite enfance afin de favoriser le développement de ces enfants. Ces pistes d’action ne sont cependant pas suffisantes. Les chercheuses montrent également que certaines professions à haut revenu, tel que la médecine, sont plus accessibles pour les enfants de familles ayant elles-mêmes de plus hauts revenus. Or, il est important de viser autant que possible une représentation socioéconomique correspondant à la réalité, surtout dans les professions en contact direct avec la population. Mesurer avec des données administratives la représentativité socioéconomique de la population étudiante dans certains domaines stratégiques devrait être une pratique de routine.

Ces travaux mettent aussi en lumière d’importantes différences de genre, tant dans la mobilité que dans les parcours éducatifs et les choix de carrière. Beaucoup d’efforts ont été faits auprès des filles pour les orienter vers les STIM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques), maintenant il faut en faire tout autant auprès des garçons sous-représentés à l’université. Enfin, bien que les jeunes de parents immigrants accèdent proportionnellement à des professions à plus haut revenu, les jeunes arrivés au Canada entre 11 et 17 ans obtiennent des revenus plus faibles à l’âge adulte. Mettre en place des programmes pour ces enfants et leurs familles devrait être une priorité.


Chercheuse principale
Catherine Haeck, Université du Québec à Montréal

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