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Modéliser l’articulation de l’épaule

Les troubles musculosquelettiques de l’épaule constituent une véritable plaie ; toutes les commissions en santé et en sécurité au travail l’attesteront. Chaque année, un demi-million de Canadiens sont touchés. Les déchirures de la coiffe des rotateurs de l’épaule sont particulièrement souffrantes.

En plus du déficit actuel de connaissances quant à la mécanique de cette articulation, le taux d’échec de la chirurgie réparatrice chez ces patients demeure encore élevé. De plus, même si les tests cliniques et l’imagerie permettent d’établir un bon diagnostic, ces outils s’avèrent insuffisants quand vient le temps, par exemple, de décider de la position d’immobilisation qui favorisera une réadaptation optimale. Cela sans compter que cette réhabilitation nécessite le port d’une orthèse personnalisée.

Les résultats de recherche de Mickael Begon pourraient améliorer grandement la situation. Le chercheur propose une modélisation musculosquelettique du complexe articulaire de l’épaule. Ainsi, il espère être en mesure non seulement de prédire l’évolution de ce type de déchirures, mais également de contribuer à la conception d’orthèses postopératoires encore plus précises. Ultimement, grâce aux modèles de ce genre, on pourrait arriver à caractériser suffisamment ce genre de blessures – en réalisant, par exemple, de nombreuses simulations – pour être en mesure de les prévenir de façon efficace.

Grâce à son modèle numérique, Mickael Begon compte atteindre les objectifs suivants : en faisant varier la masse et l’amplitude des mouvements, identifier les conditions de manutention qui sollicitent excessivement l’épaule ; en simulant la position optimale d’immobilisation ainsi que l’amplitude de mouvement permise, concevoir avec l’aide d’un industriel une orthèse dynamique qui favorise la réadaptation ; et par une série de tests d’imagerie et d’analyse du mouvement, déterminer les paramètres musculosquelettiques très souvent associés à l’aggravation d’une déchirure.

En prime, dans la foulée de ces travaux, une dizaine d’étudiants profiteront d’une formation pluridisciplinaire en kinésiologie, orthopédie et bio-ingénierie.