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Détecteur de rumeurs

Cannabis dependence: truth and falsehood (French version only)

Le Détecteur de rumeurs est produit par l'Agence Science-Presse, en partenariat avec
les Fonds de recherche du Québec et le Bureau de coopération interuniversitaire

1) Le cannabis peut créer la dépendance : VRAI

Contrairement à la croyance populaire, il est possible de développer un « trouble lié à l’usage » du cannabis pouvant aller jusqu’à la dépendance. Les études suggèrent toutefois que seulement un consommateur de cannabis sur 11 développera une forme de dépendance, soit 9 %.

Les troubles liés à l’usage sont plus fréquents chez les grands consommateurs, soit ceux qui consomment régulièrement de grandes quantités de cannabis. Par exemple, ils peuvent ressentir des symptômes de sevrage qui dureront jusqu’à deux semaines s’ils cessent de fumer (irritation, trouble du sommeil et de l’appétit, etc.).

Dans les cas les plus sévères, la dépendance correspond à des critères établis dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), par exemple : tolérance élevée à la drogue, difficulté à arrêter ou manquements récurrents à des obligations. Autrement dit, ces personnes continueront à consommer malgré les impacts négatifs que leur consommation peut avoir sur leur santé, leur travail, leurs relations ou leur budget.

2) Le risque de dépendance au cannabis est plus élevé que l’alcool : FAUX

Même si le taux de dépendance de 9 % peut sembler élevé, le cannabis est moins addictif que d’autres substances récréatives légales et illégales. Par exemple, 15 % des consommateurs d’alcool sont considérés comme étant dépendants à cette substance et 32 % des consommateurs de tabac. Le risque de développer une dépendance est également plus élevé pour les autres drogues illégales, soit 17 % pour la cocaïne et 23 % pour l’héroïne, pour ne donner que deux exemples.

3) Les jeunes sont plus à risques de développer une dépendance : VRAI

La dépendance au cannabis peut se développer à n’importe quel âge, mais les jeunes y sont particulièrement vulnérables. Chez ceux qui ont commencé à consommer du cannabis à l’adolescence, une personne sur six développera une forme de dépendance, soit 17 % : un risque presque deux fois plus élevé que pour la population générale. De plus, une consommation de cannabis qui commence au début de l’adolescence, qui est fréquente et qui se prolonge dans le temps, est associée à un risque plus élevé de dommages au cerveau, dont certains pourraient être en partie irréversibles.

4) Le cannabis est une drogue de passage vers des drogues plus dures : PLUTÔT FAUX

Des recherches suggèrent que la consommation de cannabis précède effectivement la consommation d’autres substances, ainsi que le développement d’autres dépendances, dont l’alcool, la nicotine et les drogues illicites. Cependant, la majorité des personnes qui consomment de la marijuana ne consommeront pas des drogues « plus dures » par la suite. Outre les facteurs biologiques, d’autres facteurs, comme l’environnement social d’une personne, peuvent l’influencer à consommer des drogues plus nocives.

– Eve Beaudin, journaliste scientifique

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